Aujourd’hui, 20 janvier 2018 est un jour important pour moi. Aujourd’hui, je suis née une deuxième fois. Aujourd’hui j’ai été baptisée selon le rite chrétien orthodoxe.

J’ai pris ma décision en septembre 2017, après plusieurs mois de réflexion, mais n’ai pu franchir le pas pour diverses raisons (d’emploi du temps personnel et de disponibilité de mon parrain et de ma marraine) qu’aujourd’hui.

Mon baptême a eu lieu ce matin, dans l’église de St. Jean l’Évangéliste de Snejnoye en République Populaire de Donetsk (RPD).

J’ai choisi pour prénom de baptême Christina, qui est le prénom le plus proche de mon prénom d’état civil. Lyocha, mon collègue a accepté d’être mon parrain, et Liouda, avec qui nous faisons régulièrement des missions humanitaires a acceptée d’être ma marraine.

Un bébé était baptisé en même temps que moi. Pendant la première partie du rituel (les questions et prières), le pauvre pleurait, se demandant ce qu’on allait lui faire, et rien de ce que pouvait faire sa mère n’arrivait à le calmer. Il ne s’apaisera qu’après la triple immersion complète dans les fonts baptismaux.

La sensation de cette triple immersion totale, lorsque ce fut mon tour, est assez étrange. Un très grand calme, une sensation d’apaisement. C’est d’ailleurs ainsi que je me sens depuis le baptême, apaisée.

Pour des questions de confort, les fonts baptismaux sont installés dans une pièce à part, bien chauffée, et aménagée pour les bébés, qui sont, il faut le dire, la très grande majorité des baptisés.

La rareté du baptême des adultes a d’ailleurs compliqué un peu le choix de l’église où devait avoir lieu mon baptême, la première choisie ne disposant pas de fonts baptismaux assez grands pour accueillir un adulte.

Ensuite nous poursuivrons le baptême à l’intérieur même de l’église. À la fin de la cérémonie, le prêtre donne des conseils en terme d’éducation aux parents du bébé qui vient d’être baptisé en même temps que moi.

Assez jeune, le prêtre conclut sa longue tirade sur l’importance d’enseigner l’amour du prochain et l’amour de Dieu à cet enfant pour qu’il devienne une bonne personne par une métaphore que j’ai trouvée très juste.

« Votre âme est comme la batterie de votre téléphone portable, elle a besoin d’être régulièrement rechargée. Si vous ne la rechargez pas avec de l’électricité de manière régulière, votre batterie ne fonctionnera plus au bout d’un moment. Eh bien votre âme c’est pareil, pour qu’elle fonctionne comme il faut, il faut la nourrir régulièrement avec de l’amour. »

Des mots qui éclairent parfaitement la situation et le comportement de beaucoup de gens que j’ai croisé dans ma vie. C’est avec de l’amour et des choses positives que l’on nourrit son âme, et que l’on peut aspirer à devenir quelqu’un de bien. Pas avec la haine, la colère ou l’envie, qui sont devenues actuellement, et malheureusement, des émotions trop répandues dans le monde occidental.

Sachant les risques que je prends régulièrement de par mon métier, Liouda a tenu à m’offrir un livre de prières militaire et une icône.

Christelle Néant